Samedi dernier, le Salon de l'Agriculture a ouvert ses portes et la Ferme France y expose pour le bonheur de tous !
A vrai dire, pas tous malheureusement en cette période d'«Agribashing»…
Certes le verre est encore à moitié vide, et lutter pour changer les pratiques héritées de l’après-guerre est toujours un engagement. Mais que de chemin parcouru depuis le premier stand bio apparu au Salon de l'Agriculture en 1970 !
Une visite au stand de l'Agence Bio (Pavillon 4 - Stand B010) suffit à témoigner du dynamisme du secteur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la surface des terres agricoles françaises consacrées au bio a atteint 8% en 2019. Et le nombre d'exploitations en conversion ne cesse de croître.
Une mention spéciale à la région Occitanie, première sur le podium avec ses 1600 nouveaux agriculteurs bio en 2019 !
Certaines régions ne s'en tirent pas aussi bien, mais il ne faut pas pour autant leur jeter la pierre. Les régions céréalières ne vivent pas la transition au même rythme que d'autres. Et pour cause, la pression mise sur leur secteur après la seconde guerre mondiale a transformé les bocages en vastes champs voués à la monoculture. Ce lourd héritage historique a généré des habitudes et un modèle économique bien plus difficile à remodeler.
Sophie d'Hoine, maraîchère du Calvados et égérie de sa région, adepte de la permaculture et du circuit court, défend un modèle proche de l'éthique des fondateurs de l'agriculture raisonnée : une pratique avant tout pensée comme un modèle socio-économique raisonnable et raisonné !
Elle prouve avant tout que le 100% Bio est économiquement viable et permet, sans multiplier les hectares, de nourrir une grande partie de la population à l'échelle locale.
Elle envisage aussi par ailleurs d’installer devant sa ferme un distributeur automatique de légumes frais !
Preuve s'il en fallait que le bio n’est pas forcément synonyme de rejet du progrès technologique.
Une technologie qui d'ailleurs s'affiche au Salon cette année !
On peut admirer, entre-autre, le robot desherbeur d'une start-up française qui vient enrichir la palette des solutions pour une agriculture sans chimie.
« L'agriculture numérique » se développe aussi à vitesse exponentielle, et on ne peut que s'en réjouir.
Les logiciels permettant l'optimisation de l'apport d'eau et de produits phytosanitaires permettent déjà, dans certains cas, de réduire les épandages au quart de ce qu'ils étaient il y a quelques années ! Certes ça n'est pas encore de l'agriculture bio, mais c'est une aide précieuse à la transition écologique.
Si le consommateur a enfin compris que l’écosystème est un tout dont il fait partie, nul doute que nos agriculteurs l'ont aussi en grande majorité intégré. Les témoignages sont nombreux, parlant de leur cheminement, certes parfois coûteux et compliqué, pour arriver à une pratique plus respectueuse de notre environnement et de notre santé.
Alors bonne promenade dans les allées du Salon de l'Agriculture 2020, échangez avec les exposants et, comme Perette dans la fable, nourrissez l'espoir d'un futur peuplé de veaux, vaches, cochons et couvées... Bio bien sûr !